Un « trou » dans un CV est une période d’inactivité ou d’activité en lien avec le poste à pourvoir, notamment une période de maladie, de chômage ou la réalisation d’un projet sans lien avec votre métier principal.
Certains candidats passent sous silence une période d’inactivité. Sachez qu’un RH va mener son enquête. Pour certaines entreprises, une période d’inactivité peut faire peur car ils peuvent craindre que vous n’ayez pas un projet professionnel précis ou que vous ne soyez plus « à jour » notamment pour des fonctions techniques.
On ne va pas se mentir, la vie professionnelle n’est pas un long fleuve tranquille. Avec la crise de la Covid 19, se retrouver au chômage ou faire une pause dans son parcours n’a rien d’exceptionnel. Même si vous n’êtes pas à l’aise, il faudra en parler.
Tout peut s’expliquer ou se comprendre. Votre explication doit être cohérente et transparente. Par exemple, « J’ai souhaité faire une pause pour m’occuper de ma famille » ou « J’avais un projet de voyage depuis longtemps et j’en ai profité pour le réaliser ».
Soyez clair, précis et évitez de vous perdre dans les détails ou dans des justifications sans fin qui pourront être gênantes pour tout le monde. Transformez cette période en expérience positive. Par exemple, vous pouvez insister sur les apprentissages que vous avez tirés de cette période pour votre prochain poste.
Exemple 1 : l’une d’entre vous, étudiante à l’Institut Superieur du Droit, nous a indiqué avoir un trou dans son CV en raison d’une longue maladie qui l’a empêchée d’étudier à l’université pendant 2 ans.
Nous avons vu avec elle comment préciser en entretien que cette période de maladie :
- était complètement close,
- qu’elle lui avait permis de prendre du recul et de murir son projet professionnel,
- qu’elle lui avait également appris la résilience et la combativité ; compétences utiles en milieu professionnel.
- Nous avons également convenu avec elle de développer le point selon lequel pendant cette période de maladie elle avait pu valider des formations courtes en ligne sur des compétences techniques en droit (RGPD, droit des contrats) et dans des matières complémentaires (comment négocier un contrat ? les fondamentaux de la comptabilité).
Exemple 2 : une responsable juridique avait décidé de quitter sa société et de lancer son activité d’auto-hypnose en entreprise. Son objectif était d’améliorer le bien-être des salariés. Après quelques mois, elle a réalisé qu’elle préférait la stabilité de la fonction de juriste d’entreprise. Elle a repris dans un premier temps plusieurs missions en management de transition, ce qui lui a permis de reprendre progressivement l’activité et de réaliser qu’elle préférait son métier de juriste. Aujourd’hui elle est directrice juridique d’une belle société. Lors des entretiens, elle met en avant sa capacité à prendre des risques et à gérer une entreprise, ce qui a beaucoup plu à ses futurs employeurs. Pour la petite histoire, elle a fait des ateliers d’autohypnose au sein de sa nouvelle entreprise pour améliorer la confiance et la productivité des équipes. Ce qui est intéressant dans son parcours, c’est sa capacité à utiliser sa période d’inactivité comme un atout pour se différencier.
- En conclusion : réconciliez-vous avec votre histoire et acceptez la situation pour pouvoir en parler de façon neutre et détachée en entretien Vous êtes recruté pour qui vous êtes, avec vos qualités, votre parcours et vos incidents de vie. Si une entreprise rejette votre candidature, ce n’est pas grave. Votre place est simplement ailleurs.
14 janvier 2022. Lydia Zunino
